C’est l’histoire d’un mec qui s’appelle René.
René Stadelmann, un ami de longue date. On se connaît depuis 1988, époque où l’on usait nos kimonos sur les tatamis de jujitsu, sous l’œil attentif – et parfois redouté – de Maître Gérald Collard. Autant dire que ça fait un bail qu’on transpire ensemble dans les dojos.
Les années ont passé, les disciplines se sont croisées, et en 2001, René est venu suivre le stage de Tekken que je donnais au Kenpokan Dojo. Deux jours intenses, pleins d’échanges et de sueur. Mais voilà : ce dimanche-là, René a dû partir deux heures avant la fin. Résultat, il n’était pas présent à la remise des diplômes. Et moi, dans le feu de l’action, j’ai complètement oublié de lui donner son certificat.
Et puis récemment, le destin nous remet face à face. Au détour d’une discussion, René me raconte qu’il est tombé sur son agenda de 2001. Et là, il me sort la date précise du stage : samedi 30 juin – dimanche 1er juillet. Une vraie madeleine de Proust version budo ! On s’est retrouvés à rire de cette histoire oubliée, comme si le temps n’avait jamais passé.
Alors pour marquer le coup, je lui ai enfin remis son certificat… avec seulement 25 ans de retard ! Comme dirait Coluche : “Mieux vaut tard que jamais… mais faut pas pousser, quand même !”
Finalement, ce qui compte, ce n’est pas le bout de papier, mais les souvenirs, l’amitié et cette passion qui traversent les décennies. Le diplôme, lui, aura simplement mis un quart de siècle à trouver son chemin.
